À travers une étude comparée de trois œuvres d'anticipation, le roman américain Hot Sky at Midnight (1994) de Robert Silverberg, la bande dessinée française Shangri-La (2016) de Mathieu Bablet et le film sud-africain Elysium (2013) de Neil Blomkamp, Manon Tardy analyse les contraintes de la vie en communauté en espace clos suite à la dégradation de la planète. Ces modèles, toujours en échec, que ça soit à cause d'un coup d'état, d'une apologie du racisme ou d'une
dénonciation de l'élite, établissent un constat flagrant : la primauté du vivre ensemble et de l'acceptation de l'étranger sont nécessaires sous peine d'effondrement.
Ces « stations-nations » présentent des contraintes liées à la vie et à la mort, des contraintes économiques et politiques, sociales, mais également des lieux d'exil. Ce sont également des utopies, dans le sens de non-lieu : des espaces éphémères, d'attente, entre notre planète et une nouvelle colonie, ou l'attente d'un rétablissement écologique.
Pour autant, une telle situation reste du domaine de l'imaginaire et de l'anticipation, notre civilisation n'ayant pas encore la technologie et la puissance pour construire de telles cités spatiales. La représentation de celles-ci ne peuvent donc être observé qu'en tant que modèles imaginés. À l'aube d'une crise climatique majeure, cette réflexion propose de dépasser nos politiques actuelles dans une critique incontestable du capitalisme, car la fuite ne sera peut-être pas la solution.